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DE HENRI III. [l577] l4§
sein de forcer les habitans à signer la Ligue ; mais voyant Ie peuple mutiné et armé pour repousser la force par la force, se retira avec sa courte honte : et depuis, les députés d'Amiens vers le Roy à Blois rapportèrent exemption de jurer et signer la saincte Ligue, moyennant six mille livres qu'ils promirent à Sa Ma-' j esté, qui ne demandoit que semblables refus pour avoir de l'argent.
En ce mois, les comédiens italiens appellés li Gelosi, que le Roy avoit fait venir de Venise, et desquels il avoit payé la rançon, ayant été pris par les huguenots, commencerent à jouer leurs comédies dans la salle des Etats à Blois ; et leur permit le Roy de prendre demi teston de tous ceux qui les viendroient voir jouer.
Le 22 février, l'artillerie partit de Paris pour le siege de La Charité (-), où M. le duc devoit marcher en personne; de quoy les huguenots avertis, et faisans bonne mine en mauvais jeu, se mocquoient de ceux qui Ies alloient assieger.
En vain vous employrez le blocus et la mine : Le canon ne peut rien contre la vérité. Plutost vous détruiront la peste et la famine ; Car jamais sans la foy n'aurez La Charité.
Le dimanche 24 février, jour Saint Mathias, le Roy reçut avis que les huguenots avoient fait une contre-ligue, en laquelle etoient entrez les roys de Suede et de Danemarck, les Allemands, et la reine d'Angleterre : [ce qui refroidit beaucoup de gens d'entrer en ladite Ligue, et la signer.] Et cependant faisoit ballets
(0 Le siege de La Charité : Ce siége avoit été proposé et résolu aux Etats de Blois.
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